Les nouveaux logos standardisés : une génération sans saveur graphique ?
Depuis quelques années, une tendance lourde s’installe dans le monde du design graphique : la standardisation des logos. Finis les emblèmes travaillés, les typographies audacieuses et les identités de marques singulières. Place à une esthétique ultra-minimaliste, souvent fade, interchangeable, voire impersonnelle. Si cette évolution semble répondre à certains enjeux contemporains (lisibilité, adaptabilité, digitalisation), elle pose aussi une vraie question : où est passée l’âme des marques ?
L’uniformisation d’une époque
D’un simple coup d’œil, on pourrait confondre les nouveaux logos de grandes marques comme Renault, Peugeot, Warner Bros, Pringles, Burberry ou Kia. Tous ont suivi le même chemin : suppression des détails, aplatissement des formes, typographie neutre, monochromie. Le but ? Simplifier pour mieux s’adapter aux supports numériques.
Certes, un logo doit fonctionner sur un site, une app ou une montre connectée. Mais faut-il pour autant gommer toute personnalité au nom de la modernité ? En cherchant à optimiser, ces marques ont parfois sacrifié ce qui les rendait reconnaissables et vivantes.
L’effet « template » : un design sans intention
Cette standardisation n’est pas seulement le fait des grandes entreprises. Elle se retrouve aussi chez de nombreuses petites marques, souvent influencées par :
Les banques de templates comme Canva, Adobe Express ou Envato,
Les tendances de Dribbble ou Behance, où tout semble formaté pour plaire à l’algorithme,
L’usage d’IA génératives qui reproduisent des codes visuels vus mille fois.
Résultat : une profusion de logos clonés, propres mais sans âme. On ne distingue plus une marque d’une autre. Le design devient un simple « produit graphique », dépourvu d’intention, de contexte ou d’identité profonde.
Quand la simplicité tue la singularité
Le minimalisme est un courant noble du design. Mais encore faut-il qu’il soit justifié. Trop souvent, on confond « simple » avec « pauvre ». Un bon logo minimaliste n’est pas juste une typo noire sur fond blanc. Il est pensé, affiné, chargé de sens.
En réduisant le logo à sa plus simple expression, beaucoup de marques renoncent à leur histoire visuelle. Elles deviennent lisses, polies, silencieuses. Et dans un monde saturé d’images, ce qui ne se distingue pas s’efface.
Appel à l’audace graphique
Face à cette uniformisation, il est urgent de retrouver le goût du risque, de l’expérimentation et de l’authenticité. Un logo, c’est un territoire d’expression. Il doit surprendre, interpeller, marquer les esprits.
Osons :
Des typographies singulières
Des formes non conventionnelles
Des choix de couleurs assumés
Des références culturelles, locales, humaines
Conclusion : le sur-mesure comme résistance
Chez Day Two, je refuse de proposer des identités génériques. Chaque logo que je conçois est le fruit d’un échange humain, d’une vision unique, d’un positionnement précis. Un logo ne doit pas juste « fonctionner », il doit raconter quelque chose.